vendredi 13 février 2009

On y est...

Mardi 6 août (1940). Tous ces soldats allemands, procréés, puis dès l’âge de cinq ans, élevés, dressés, nourris, domestiqués, en vue de la guerre. C’est d’un répugnant, à y songer !

L’aviateur Lindbergh a donné son opinion sur la guerre actuelle, la question de l’Angleterre et celle de l’Amérique. Le Matin publie cela. Parce qu’il a traversé l’Atlantique, cet individu se croit un grand politique. Il tranche des problèmes les plus importants aujourd’hui, universellement. C’est à se tordre ! Ce n’est vraiment pas la peine qu’on nous annonce de si grands changements politiques et sociaux, si c’est pour nous continuer ces farces. A ce train, nous verrons un jour un champion de boxe, une vedette de cinéma ou un coureur automobile s’ériger en grand diplomate. Ce sera la dégringolade qui continuera, commencée avec les bavards de la Révolution française. Le progrès continue depuis, des « masses ». Il a bien décidément des choses qui sont révolues à jamais.

Paul Léautaud
Journal littéraire

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